L’ÉQUILIBRE ENTRE MOI ET L’AUTRE,
une influence réciproque au sein de la relation.
Les neurones miroirs nous aident à ressentir l’autre en nous, et à le faire rentrer dans la réalité, dans notre réalité. Je vous propose d’explorer jusqu’où ce ressenti pénètre en nous.
Cette synchronisation émotionnelle nous mène vers l’accueil, l’empathie, bases de notre pratique professionnelle. Le centrage nous aide à maintenir l’équilibre au sein de cette influence réciproque.
Quelle est l’étendue de notre influence ou plus simplement dit, l’effet d’un regard humain sur l’autre? »
Les neurones miroirs
Ressentir une émotion ou voir cette émotion exprimée chez quelqu’un active le même circuit de neurones miroirs dans le cortex insulaire. Je suis en synchronisation émotionnelle. Je ressens son émotion en moi.
Rappel du circuit de l’émotion
Au cœur du cerveau, l’amygdale déclenche la transformation corporelle afin d’exprimer l’émotion : par une expression corporelle de l’émotion et une modification spécifique de l’état interne du corps. Puis les capteurs internes renvoient cette transformation au cortex pour en prendre conscience :
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au cortex insulaire pour prendre conscience de cette transformation,
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au cortex ventromédian pour y mettre du sens, un mot,
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au cortex orbitofrontal pour la contrôler.
La synchronisation émotionnelle
Lorsque je vois une personne, les neurones miroirs me mettent en synchronisation émotionnelle avec elle. Les neurones miroirs situés dans le cortex insulaire transforme la cartographie de l’état interne de mon corps. Ainsi je peux ressentir l’émotion de l’autre.
Selon ma perméabilité, l’émotion captée envahit plus ou moins intensément mon corps. Les neurones miroirs font entrer l’autre en nous.
Lors de la conférence vos neurones miroirs vous ont fait ressentir mon trac, qui s’entendait aussi dans ma voix. Vous avez pu observer votre degré de perméabilité à ce moment là. (ventre noué, cœur qui bat, respiration courte…)
Le centrage
Après la synchronisation émotionnelle, je me dissocie de l’autre. Je me reconnecte à ce que je suis. Ainsi je chasse l’émotion captée : le cortex insulaire porte la cartographie de l’état interne de l’émotion que je vis. Je me recentre.
La conscience de soi renforce ce centrage : prendre conscience de sa respiration, de ses sens, de sa verticalité. Mes pieds sur le sol donne ma verticalité, et les otholites de mon oreille interne lors des mouvements complexes. Améliorer notre appui au sol et l’équilibre consolide notre centrage.
L’équilibre relationnel
L’équilibre relationnel est ce va et vient entre fusion et dissociation. Alors je suis ouverte à l’émotion de l’autre et je peux en comprendre consciemment le message tout en restant stable. Je suis capable de l’intégrer et de m’en enrichir.
La sécurité est le socle de cet équilibre. Cette sécurité s’est construite de nourrisson à 3 mois. Le bébé peut ensuite se séparer de sa mère pour explorer les objets et son environnement. Travailler sur les réflexes du nourrisson et sur les muscles centraux du corps restaure cette sécurité.
Alors je peux courir le risque d’entrer en fusion avec l’autre et de m’en séparer.
L’empathie
Je peux apprendre à faire attention à cette émotion captée par synchronisation. Elle devient une information que j’utilise dans mes séances pour améliorer mon empathie. J’ai à être vigilant quant à l’interprétation que j’en fais selon ma vision du monde.
« Que ressentez-vous ? » Poser une question ouverte ouvre un espace de développement de l’émotion : la personne prend conscience de son émotion et l’accueille en toute sécurité grâce à ma présence rassurante (stabilité et ancrage). Ces neurones miroirs captent ma stabilité, l’en imprègne et la calme.
L’accueil du patient
Lors de la phase d’accueil du patient, les neurones miroirs entre en jeux à travers mon œil d’expert pour faire une lecture corporelle du patient.
Les neurones miroirs du patient évalue inconsciemment la relation de confiance : mon centrage montre ma stabilité, qui sécurise le patient. J’entre en relation avec lui. C’est l’ancrage du thérapeute.
Je le fais entrer dans mon monde : la poignée de main, « entrez JE VOUS en prie » : je + vous = nous.
La relation au monde
Dans cette relation à l’autre, il y a un enjeu existentiel qui provient de notre naissance psychique. Le nouveau-né est à la recherche d’une continuité entre son vécu fœtal et ce tout nouveau monde. Il trouve ce pont dans le visage de sa mère, de son père, de la sage femme ; le visage : fenêtre de l’esprit.
Son père peut dire « je te reconnais » : re-con-naître : renaître avec…
Je te fais exister dans mon monde.
Lors de l’accueil, regarder la personne c’est valider son existence, la faire entrer dans notre monde et construire notre monde en commun. C’est l’accueillir avec son passé et avec son potentiel et ouvrir l’espace thérapeutique du temps présent.
Offrons un regard humain le temps d’une respiration.
Applications
Des personnes atteintes par la dépression ou le stress post traumatique ont besoin d’un cortex ventromédian actif pour mettre du sens sur ce qu’elles ont pu vivre de douloureux. Cela leur permet d’intégrer les épisodes douloureux dans leur histoire. Méditer renforce ce cortex ventromédian. Participer ou être simplement présent (grâce aux neurones miroirs) à la séance de méditation active ce cortex ventromédian.
Clothilde Inger
Kinésiologue, Formatrice « les clés du cerveau », à Caen
maîtrise de biochimie option neurochimie.
Pour vos questions et approfondissement contactez-moi :
- clothilde.inger@orange.fr
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Bibliographie
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